mardi 2 octobre 2012

DEUX DES QUATRE GRENIERS de TERRE D'ENFANCE...


"Le grenier est l'endroit le plus élevé de la maison, il correspond donc à notre cerveau, celui qui enregistre et qui mémorise. Ici sont stockés toutes les informations et tous les souvenirs, les premières émotions et sensations. Ici se trouve le matériel nécessaire à l'imaginaire. Mais ici rien n'est enfoui, il n'y a pasl'humidité ni l'obscurité de la cave. Le grenier appartient au domaine du conscient. Le rêveur qui visite son grenier, parcourt le temps de son histoire et des souvenirs, conscient de la poussière du temps.
Cependant, si ce grenier est trop encombré, il est important de faire un peu de ménage pour ne garder que ce qui a une réelle valeur. Il faut se débarrasser des toiles d'araignée, des vieilles malles, des souvenirs qui empêchent la lumière de pénétrer plus intensément. C'est l'esprit trop encombré, incapable de voir bien clairement les choses, qui est représenté par un grenier où trop de choses s'accumulent."

                                                            

Extrait de Terre d'enfance

Greniers originels : les grains de blé 


(...)Là, entre les puissants et fragiles murs de terre sèche se trouvait la précieuse récolte de blé, puis d’avoine et  de maïs non égrené. Des planches fixées à des poutres telles  des troncs d’arbres séparaient les grands tas de grains.

Nous ne devions pas nous y amuser : il   fallait préserver le labeur de l’année, des moissons et le bien des jours à venir.
Mais quel plaisir de sautiller pieds nus dans le blé, d’essayer de s’y tenir debout, s’y enfoncer ou y baptiser ma cousine sous une pluie de grains !(...)





Extrait de Terre d'enfance : 

Âge mûr : archéologie de l’abandon





   Chaque objet, tissu, meuble, papier me faisait inventer un moment révolu de cette maison, un bout de vie de ses habitants… Tous ces pas échoués dans ce grenier m’envahissaient. À présent, j’entendais des pas dans l’escalier de bois…C’était mon jeune fils, déguisé en chevalier, faisant le siège de sa future maison et venant délivrer sa mère de ses compagnons imaginaires, oiseaux de malheurs ou lâches prétendants, emportant avec cette demeure une part de son futur passé. 
Encore des abandons dans cette maison au passé proche, en travaux incessants, retravaillée par nos soins pour être livrée à de nouveaux tourments : chantier, travaux, abandons, oublis, objets enterrés.(...) 




(...) Ce grand grenier renfermait un petit pigeonnier intérieur : autour d’une petite fenêtre, contre les murs, des casiers en dalles de calcaire, hypothétiques nids, que mon jeune fils transforma en zone interdite, réservée à ses jeux d’apprenti chimiste.
Des petites fenêtres aux carreaux tenant par un clou
rouillé, on trouvait le ciel et une large vue sur le jardin, les montagnes de thym et de cistes, les toits
environnants, la silhouette des cyprès se balançant avec le vent marin. C’était une sorte de tour de guet, de surveillance et de poste de retrait, imaginant là une bibliothèque pour un pan d’éternité…(...)






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