samedi 24 novembre 2012

DE MANDO à JAZZY ....DISPARITIONS ...

Vous avez lu, bien sûr, "Mando" et vous avez apprécié mon article au sujet de ce chapitre de mon recueil, ici-même...


Dans la chronique féline que je pourrais tenir quotidiennement, je me dois de vous annoncer la disparition de Jazzy, la princesse noire aux yeux jaunes ou verts, selon la lumière. 
Cet automne, elle est partie et j'aime à croire que, fortement contrariée par les deux jeunes et noirs trublions qui voulaient prendre une part de ses attributions, elle a choisi un foyer où elle est désormais seule régnante.
Seule, paisible, reine, dans la pleine félicité... 


Voici son album, pour la rendre présente à jamais :
















dimanche 18 novembre 2012

RENCONTRE entre LECTEURS et AUTEURS...le 17 novembre 2012 MJC de Saint-Baudille.

Trois auteurs pour une vingtaine de lecteurs (trop peu pour les responsables de l'espace lecture de la MJC : mais ce n'est pas la quantité qui importe, c'est la qualité, n'est-ce pas...!).
Ce sont toujours des moments un peu magiques, effaçant le temps, le quotidien et ses soucis que ces partages sur l'écriture, la lecture, la force des mots, des personnages, la médiation des livres.
Merci à Blandine.
Toute ma sympathie à Alice (venue pour moi!!) et Marie-Josée.
Bravo pour leur temps donné aux livres et aux lecteurs à Aline, Françoise, Virginie et Christine!







jeudi 15 novembre 2012

RENCONTRE AVEC MES LECTEURS :


Voici un petit article paru ce jour dans "Le Journal d'Ici", oui d'ici...
Pour vous convier à venir me rencontrer à la bibliothèque de la MJC de Saint-Baudille (cne de Pont de l'Arn, pour ceux qui ne sont pas d'ici) ce samedi à 14h30.
Et vive les livres, vive l'écriture et vive l'enfance!






mardi 13 novembre 2012

LE CABINET DE CURIOSITES DE "TERRE D'ENFANCE"...

Les cabinets de curiosités désignent au XVIe et XVIIe siècles des lieux dans lesquels on collectionne et présente une multitude d'objet rares ou étranges représentant les trois règnes: le monde animal, végétal et minéral, en plus de réalisations humaines.


Anonyme, Cabinet de curiosités, (fin XVIIe siècle)
Huile sur toile, Florence, Opificio delle Pietre Dure.

L'objectif des curieux n'est pas d'accumuler ou de répertorier la totalité des objets de la nature et des productions humaines comme le tenteront les encyclopédistes au XVIIIe siècle, mais plutôt de pénétrer les secrets intimes de la Nature par ce qu'elle propose de plus fantastique. En collectionnant les objets les plus bizarres qui l'entourent, le curieux a la sensation de pouvoir saisir, de surprendre le processus de Création du monde.

 On définit en général le cabinet de curiosités comme un microcosme ou résumé du monde où prennent place des objets de la terre, des mers et des airs (minéral, végétal et animal), à côté des productions de l'homme.

Alors, voici à ma façon, celle de l'inventaire à la Prévert, mon cabinet de curiosités de mon enfance, associé aux récits de "Terre d'enfance" :


Inventaire méticuleux, imaginaire, non exhaustif, personnel, ridicule, ennuyeux et sûrement commun à beaucoup de mes lecteurs :

-le petit tas de terre fine et très sèche,
-les traces de routes dans un bac à sable et ponts,
-les jupes de soie violine réalisées pour ma blonde et antique Barbie,
-les seins de cette même Barbie,
-le panier en plastique tressé fluo (jaune), avec attache noire,   contenant le goûter pour l'école,
-les "Figolu", les jeannots archisecs,
-les violettes de la Favarié,
-le jeu du tac-tac, deux boules jaunes se cognant ; les bleus sur ma main,
-les pantis et la dentelle qui dépasse sous la jupe,
-les vieux santons de la crèche, pas plus vieux chaque année,
-les habits noirs de grand-mère Hortense,
-les cartons bleu-gris du sucre en morceau pliés en quatre par cette même grand-mère,
-la bouteille de l'anis fait maison,
-la cloche en verre enfermant la toute dorée Jeanne d'Arc,
-l'écureuil empaillé,
-les piles d'assiette des services de noces avec plats, sauciers, coupes à fruits etc...etc...remplissant très haut le buffet,
-la nappe en plastique doublé avec des duchesses, des bergères, des princes et des carrosses en gris et rouge,
- surtout : le trou de la souris dans un panneau de côté de la très lourde et trop noble armoire 17° siècle,
-le tableau de Saint Jean-Baptiste aux cheveux longs, si beau, si jeune, si doux.
-le bois : toujours du bois à aller chercher,
-le poêle à mazout et sa lumière chaude et dansante dans le couloir,
-le dessous de mon lit,
-le jeu du docteur,
-les panneaux de jute sur le mur,
-le placard, ses vieux porte-manteaux et ses vieilles valises inutiles,
-les nappes de lin, de coton, de dentelle envahissant sans cesse l'armoire de mes habits,
-le lustre doré d'église, chiné,
-le blason occitan sur la plaque de cheminée, 
-le service à thé japonais infiniment fin, aux fleurs de cerisiers,
-l'encre violette et le porte plume en plastique rouge,
-les bûchettes en bois colorées pour apprendre à compter 
(pause photo )


-le serpent dans le formol, en haut du placard de la classe où j'allais chercher la bouteille d'encre violette,
-les images du livre d'histoire et de celui de leçons de choses,





-la couverture de "Sans famille",
-la boîte à peinture de Camille,
-mes premières images, mangées de bonheur...


-le cahier de catéchisme et mes dessins si naïfs,
-le poisson en dés de mosaïque de verre collés patiemment pour un cadeau de fête des mères,

 -les fameux, fantastiques, uniques choux à la crème d'Alfred, pour le goûter de Nöel,
-les cages des grillons noirs,
-l'herbier, mille fois recommencé...

Et vous : voulez-vous me partager votre cabinet de curiosités ?

vendredi 9 novembre 2012

CHERCHER ENCORE à coté de "TERRE D'ENFANCE" ....

... L'ENFANCE  DANS  L'ART :


Tout d'abord, le plus émouvant des dessins de H.de TOULOUSE LAUTREC, longtemps très bien exposé au musée d'Albi, à présent perdu dans la modernité...


Severino Rossi - Tête D'enfant 

Une sculpture à présent, tout aussi émouvante que le dessin de Lautrec, celle de "La petite châtelaine" de Camille Claudel :








Voici un enfant divin :
 La Vierge, Anne et l'Enfant (Léonard de Vinci)

Pablo Picasso et Fragonard, peintres de l'enfance. Une sélection :

         


Portrait d'un enfant. JH Fragonard.
fragonard_jeune_fille_a_la_t_te_pench_es
Jeune fille à la tête penchée. Fragonard.

L'enfant à l'orange. Vincent Van Gogh. 1890.


Thomas Gainsborough .Blue boy. Vers 1770
Et pour finir, un conseil de lecture, chez un remarquable éditeur d'art :

L´enfant dans la peinture (Citadelles & Mazenod)
L'enfant dans la peinture. (Citadelles et Mazenod)
La représentation de l'enfance accompagne l'histoire de la peinture depuis le Moyen Âge. Des tableaux d'église aux tableaux de Salon, les artistes ont brossé tous les visages de l'enfance : enfants divins de la peinture religieuse ou mythologique, petits princes de l'art de cour, anges du foyer de la peinture de genre, enfant modèle du portrait de famille, sans compter tous les irréguliers de l'enfance qui n'ont pas moins intéressé les artistes, petits gueux et petits bâtards, enfants surnaturels ou démoniaques, cancres et révoltés.  

Cette place dévolue à l'enfance conduit à s'interroger sur les fonctions mêmes de la peinture, sur son évolution du sacré au profane et du profane à l'intime, sur son implication dans la formation des identités sexuelles et dans les pratiques éducatives, sur sa quête de naïveté primitive. Figure incontournable de la peinture, l'enfant est une grande question pour l'histoire de l'art. 
À travers plus de 130 artistes, du XIVe siècle à nos jours, une étude sans précédent sur le sujet.  




Alors...tous à vos pinceaux !!

Obra. J. Miro

dimanche 4 novembre 2012

CHERCHER à coté de "TERRE D'ENFANCE" petit détour vers ...


...QUELQUES  LIVRES AUTOBIOGRAPHIQUES SUR L'ENFANCE.
Ce choix est tout à fait personnel.


Commençons par l'écrivain Annie ERNAUX et son roman "La Place" :


"Un livre court, tranchant, pour explorer un univers familier: l'histoire de son père, paysan, ouvrier, patron d'épicerie dans une petite ville de province. Soixante-deux ans de la vie d'un homme en cent quatorze pages, cliniques et intimes à la fois. La décision ferme d'un écrivain qui décline la tentation du romanesque...
Ce travail entomologique, cette écriture qu'elle qualifie de plate, marquent un véritable changement littéraire. Mais le refus de la "poésie du souvenir" n'a pas grand-chose à voir avec la mode de l'autofiction qui apparaîtra quinze ans plus tard et qui - finalement - ressemble beaucoup au roman psychologique du XIXe siècle.
 Désormais, le "je" sera à la fois elle et une autre, un cas individuel s'échappant vers le collectif. Le père, la mère, l'amour, l'avortement, la jalousie, la séparation, la passion, la maladie... tous ces thèmes, l'auteur va les dénicher au fond d'elle-même pour en faire des récits de vérité. "Si j'écris, dit Annie Ernaux au cours d'un entretien avec Catherine Argand dans Lire (en avril 2000), c'est pour sauver ce qui a lieu, le faire exister par l'écriture, essayer de comprendre, explorer ce que j'ai vécu sans le connaître." 

En complément, lisez son témoignage sur ses livres et son écriture : "L'écriture comme un couteau".


Ecoutez ou découvrez Annie ERNAUX lors de son émission à "Apostrophes" :
http://www.ina.fr/art-et-culture/litterature/video/I11095690/annie-ernaux-la-place.fr.html


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Une autre écriture que l'on peut qualifier de plate, c'est celle de Patrick MODIANO, dans : "Un pedigree".



Quatrième de couverture :

 " J'écris ces pages comme on rédige un constat ou un curriculum vitae, à titre documentaire et sans doute pour en finir avec une vie qui n'était pas la mienne. Les évènements que j'évoquerai jusqu'à ma vingt et unième année, je les ai vécus en transparence — ce procédé qui consiste à faire défiler en arrière-plan des paysages, alors que les acteurs restent immobiles sur un plateau de studio. Je voudrais traduire cette impression que beaucoup d'autres ont ressentie avant moi : tout défilait en transparence et je ne pouvais pas encore vivre ma vie."


"Encore un Modiano ? Oui, mais pas le énième et même roman (qui me séduit d’ailleurs chaque fois, me happant dans son mystère). Un pedigree est un morceau d'autobiographie sans fioritures, un relevé de souvenirs que le seul fil chronologique permet d’ordonner. Modiano met à jour, par un constat net et sobre, le filigrane de souffrance présent dans chacun de ses romans. Cette souffrance, c’est l’enfance, l’adolescence, cette immense période qui va jusqu’à sa majorité, les vingt-et-un ans d’alors - et qui se clôt, se résout dans l’écriture et la publication de son premier ouvrage."Un filigrane de souffrance par Jean-Jacques Nuel.

Un petit extrait : 

"Je suis un chien qui fait semblant d’avoir un pedigree. Ma mère et mon père ne se rattachent à aucun milieu bien défini. Si ballottés, si incertains que je dois bien m’efforcer de trouver quelques empreintes et quelques balises dans ce sable mouvant comme on s’efforce de remplir avec des lettres à moitié effacées une fiche d’état civil ou un questionnaire administratif."

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Et enfin, Christian BOBIN, qui, en écrivant "Prisonnier au berceau. Traits et portraits" rend hommage à sa ville natale du Creusot, mêlant poésie et photos.




"Lire, confie Christian Bobin, c'est débroussailler dans son âme un chemin que les ronces et les arbres effondrés ont depuis longtemps recouvert, puis avancer jusqu'à découvrir un château en ruine dont les fougères sont les princesses et les liserons les sentinelles." Et de nous montrer dans ce récit autobiographique combien on ne guérit ni de son enfance, ni des ouvrages liés à elle, ni des lieux où l'on devient ce que l'on est. Avec son titre énigmatique Prisonnier au berceau s'ouvre sur un aveu qui le résume: "J'ai toujours habité deux villes: Le Creusot et la ville qui est au-dessus des nuages." 
Minutieusement décrite la ville du Creusot, là où l'écrivain est né, fonctionne ici comme le "Rosebud" d'Orson Welles. Ce lieu fondateur où chaque rue de la cité, chaque recoin de mur, chaque monument renvoie à un évènement vécu par Bobin enfant, germe d'une œuvre littéraire à venir. 

(critique de l'Express :  http://www.lexpress.fr/culture/livre/prisonnier-au-berceau_810616.html).


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Alors, finalement, écriture plate, poésie, faire exister, sauver, retrouver quelques empreintes...l'enfance est là et ses lectures...Je vous invite à lire ce très beau passage de C.Bobin sur l'enfance et les débuts en lecture ("Une petite robe de fête).



Au début, on ne lit pas...

"Au lever de la vie, à l’aurore des yeux. On avale la vie par la bouche, par les mains, mais on ne tache pas encore ses yeux avec de l’encre. Aux principes de la vie, aux sources premières, aux ruisselets de l’enfance, on ne lit pas, on n'a pas l’idée de lire, de claquer derrière soi la page d’un livre, la porte d’une phrase. Non, c’est plus simple au début. Plus fou peut-être. On est séparé de rien, par rien. On est un continent sans vraies limites – et ce continent, c’est vous, soi-même. Au début il y a les terres immenses du jeu, les grandes prairies de l’invention, les fleuves des premiers pas, et partout alentour, l’océan de la mère, les vagues battantes de la voix maternelle. Tout cela c’est vous, sans rupture, sans déchirure. Un espace infini, aisément mesurable. Pas de livres là-dedans. Pas de place pour une lecture, pour le deuil émerveillé de lire. D’ailleurs les enfants ne supportent pas de voir la mère en train de lire. Ils lui arrachent le livre des mains, réclament une présence entière, et non pas cette présence incertaine, corrompue par le songe.La lecture entre bien plus tard dans l’enfance. Il faut d’abord apprendre, et c’est comme une souffrance, les premiers temps de l’exil. On apprend sa solitude lettre après lettre, le doigt sur le cœur, soulignant chaque voyelle du sang rouge. Les parents sont contents de vous voir lire, apprendre, souffrir. Ils ont toujours secrètement peur que leur enfant ne soit pas comme les autres, qu'il n'arrive pas à avaler l'alphabet, à le déglutir dans des phrases bien assises, bien droites, bien mâchées...."
Pour lire la  suite : http://www.mondalire.com/onnelit.htm

Et puis il y a ceux qui dessinent l'enfance, délicieusement ...


Sempé, Enfances.