vendredi 8 février 2013

DES LETTRES...oui, des lettres. ET UNE INÉDITE !





J'ai toujours été fascinée par les lettres,

 la correspondance entre deux personnes...Intérêt vivace pour des lettres écrites et retrouvées, celles reçues et conservées.Peut-être dans quelques temps, en saurez-vous davantage sur mon activité d' archiviste épistolaire ou d'historienne intimiste...En attendant, j'évoque rapidement des correspondances célèbres qui, par la qualité de l'expression et la personnalité de leur auteur ont dû peut-être vous charmer.




Je pense à celle de Madame de Sévigné avec sa fille, Madame de Grignan,

d’Alfred de Musset à Georges Sand

de Vincent van Gogh à son frère Théo,

de Goethe à Schiller, 

de Victor Hugo à Léonie Biard  etc...etc...









Il y a aussi les livres sous forme d'une longue lettre.
Pour moi, essentiellement deux livres (magnifiques!) : 





Pour en savoir plus 
:http://www.babelio.com/livres/Zweig-Lettre-  dune-inconnue/26034



(Voyez,  sur mon blog,  l'article : "N'auriez-vous pas alors votre enfance...")



Enfin, j'en arrive à une très belle lettre de Henri de Toulouse-Lautrec à sa mère, la comtesse Adèle Tapié de Céleyran,  lettre connue seulement en ...2008.


Je vous en livre l'intégralité :


"Céleyran, le 14 août 1882.


    Ma chère mère,


   Vous souvenez-vous du jeune Routy, habitant près de Céleyran, qui me dédiait, enfant : "C'est pas toi qui seras le premier dans cet arbre!!..."?    Il a accepté de poser pour moi et je n'ai de cesse de réaliser des études pour quelques huiles, cet été. La Nature est si belle à Céleyran et votre bienveillante présence me manque.    


     Le jeune Routy est très discret, se prête volontiers à la pose rapide, sans palabre. Il me paraît à la fois si proche et si lointain, plein de cette force que la nature m'a refusé ; mais aussi, comme apprivoisé par une secrète nostalgie, ...ou bien est-ce mon trait ou mon pinceau qui le rendent tel?Quel contraste, ma chère mère, entre Routy, assis, sur un mur de pierres et la nature environnante, estivale et jubilatoire à Céleyran!Je le représente, assis, le visage baissé sous son chapeau : il regarde ce qu'il tient, comme s'il s'attablait à quelque tâche...On pourrait croire qu'il tient un rhizome de quelque plante que ses travaux des champs lui commandent de planter profond...Non, ma chère Mère, il taille un objet en bois, tout occupé avec tact et précision à cet objet, entre ses mains puissantes.


     J'ai reçu hier une lettre de mon maître Bonnat, m'annonçant la fermeture de son atelier pour septembre. Ma boussole artistique va désormais m'orienter vers un autre maître, Fernand Cormon, je pense. Je n'ai de cesse de peindre et de dessiner, le plus que je peux, tant, que ma main est fatiguée. Il y a ,ici, tant de sujets!


       Revenez vite, ma chère mère, à Céleyran ; je vous y attends pour quelques promenades, entre deux portraits, vers la passerelle sur le chemin de Saint-Félix que nous aimons tant.


       Maman, vous, rien que vous.                                                                               Vôtre, 
Henri."


 
























Vous êtes -vous laissé "embarquer " par cette lettre ?   


OUI....Alors, je vous dois un AVEU : c'est une lettre que j'ai inventée, écrite en 2008 et qui, du reste, m'a valu le 1°prix du concours du Musée Toulouse-Lautrec à Albi (tant fréquenté...). Il s'agissait d'écrire un texte sur une oeuvre du peintre, avec 10 mots imposés.
Si beau souvenir épistolaire. Comme si j'y étais !



Alors, un petit mot, à présent,

 de votre part...?

2 commentaires:

  1. Wow !
    Inventée, vraiment ?
    On y croit quand on lit pourtant...
    Bravo.

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  2. Merci!
    Oui, oui, totalement imaginée, à partir de ma passion pour HTL et de ses tableaux du jeune Routy, qui ont eu toujours tellement d'échos chez moi. J'ai seulement repris sa phrase qu'il aurait prononcé sur son lit de mort pour sa mère "maman, vous, rien que vous". Beaucoup d'émotions pour moi, surtout en 2008.
    Par contre, peu à présent dans l'actuel réaménagement du musée Toulouse-Lautrec, mais ceci est une autre histoire...

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