samedi 24 mai 2014

A propos de (belles) ruines

Voici une invitation pour aller visiter mon dernier tableau :

qui vous mettra dans l'ambiance de mon dernier livre "TERRE DE RUINES"

http://www.edilivre.com/terre-de-ruines-1e6f585de0.html#.U4BVTdJ_tlo
Sur un angle pictural, de matières, de photos, d'encres...

N'ayez pas peur ! Ces ruines sont esthétiques !


mercredi 7 mai 2014

MISCELLANÉES du MOIS de MAI

C'est le mois du printemps à son apothéose
c'est aussi le moi de Marie
le mois de l'anniversaire de Magali 
et le mois des mères.

Pour fêter tout cela, 
je vous propose tout d'abord la lecture d'une page de "Terre d'enfance".

Terres maternelles

(...)Te souviens-tu de cette terre de culture, marron clair, que tu avais fraîchement bêchée pour m’initier patiemment à l’art des haricots, radis, fèves et petits pois dans mon jardin personnel, où nous dessinions passages et semis, délimités par des barrières de grosses ficelles et une porte d’entrée en bois, dans la lumière blanche du soleil de printemps ?

Veillant à mes désirs de création, tu m’indiquais la terre rouge orange, près du lac et le chemin de la ferme de Riols et me regardais, entre deux rangs de tricot, pétrir et façonner figurines et pots d’un jour.(...)

A l’adolescence, la terre verte et dure du pâturage, jamais travaillée m’accueillait, seule, couchée sur le dos, les yeux dans les étoiles à chercher un Père.

Cette terre multicolore est comme toi, éternelle, riche en dons, sûre et protectrice. Elle compose avec le ciel, ses couleurs changeantes et ses pluies, toute une alchimie, sans cesse renouvelée, pour fournir plantes et fruits, un long cortège de nourritures terrestres, nourri de tes labeurs.

Tu m’as appris l’essentiel des terres au fil des saisons et de leurs rayures au fil du temps.
Tu m’as appris le soleil de l’Abondance,
la confiance dans l’odeur de la pluie sur la terre sèche,
les couleurs changeantes des bienfaits terrestres et l’éclatante douceur d’une feuille sur les lèvres.

A Alice."



A vrai dire, l'origine de ce petit article provient de ma lecture actuelle du "LIVRE de ma MERE"(récit autobiographique, 1954)  d'Albert Cohen, merveilleux et bouleversant hymne à sa mère.

Peu de livres ont connu un succès aussi constant que" Le livre de ma mère". Ce livre bouleversant est l'évocation d'une femme à la fois "quotidienne" et sublime, une mère, aujourd'hui morte, qui n'a vécu que pour son fils et par son fils.
Ce livre d'un fils est aussi le livre de tous les fils. Chacun de nous y reconnaîtra sa propre mère, sainte sentinelle, courage et bonté, chaleur et regard d'amour.



"Oui, une simple ma mère.Mais tout ce que j'ai de bon, c'est à elle que je le dois. Et ne pouvant rien faire d'autre pour toi, Maman, je baise ma main qui vient de toi."

« Pleurer sa mère, c’est pleurer son enfance. L’homme veut son enfance, veut la ravoir et s’il aime davantage sa mère à mesure qu’il avance en âge, c’est parce que sa mère, c’est son enfance. J’ai été un enfant, je ne le suis plus et je n’en reviens pas. » (p. 33)

"Je vous salue, mères pleines de grâce, saintes sentinelles, courage et bonté, chaleur et regard d’amour, vous aux yeux qui devinent, vous qui savez tout de suite si les méchants nous ont fait de la peine, vous, seuls humains en qui nous puissions avoir confiance et qui jamais, jamais ne nous trahirez, je vous salue, mères qui pensez à nous sans cesse et jusque dans vos sommeils, mères qui pardonnez toujours et caressez nos fronts de vos mains flétries, mères qui nous attendez, mères qui êtes toujours à la fenêtre pour nous regarder partir, mères qui nous trouvez incomparables et uniques, mères qui ne vous lassez jamais de nous servir et de nous couvrir et de nous border au lit même si nous avons quarante ans, qui ne nous aimez pas moins si nous sommes laids, ratés, avilis, faibles ou lâches, mères qui parfois me faites croire en Dieu." (Ch. 29)

"Jamais plus là pour me nourrir, pour me donner vie chaque jour, pour me mettre au monde chaque jour. Jamais plus là pour me tenir compagnie pendant que je me rase ou que je mange, me surveillant, passive mais attentive sentinelle, tâchant de deviner si j'aime vraiment ces louanges aux noix qu'elle m'a préparés. Jamais plus elle ne me dira de manger moins vite. J'adorais être traité en enfant par elle."

"Avec elle seule, j'aurais pu vivre loin du monde. jamais elle ne m'aurait jugé ou critiqué. Jamais elle n'aurait, comme d'autres, pensé : il ne publie plus de livres, ou : il vieillit. Non. Mon fils, se serait-elle dit avec foi.
Eh bien, moi, je t'envoie, les yeux ennoblis par toi, je t'envoie à travers les espaces et les silences, ce même acte de foi, et je te dis gravement : ma Maman."


(Pour plus de citations : http://www.babelio.com/livres/Cohen-Le-Livre-de-ma-mere/3506/citations)

Ecoutez Albert Cohen et son action pour les réfugiés:
http://www.fondationmemoirealbertcohen.org/video/video2.php

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Enfin, voici des perles enfilées par Magali, pour nous parer de sa grâce avec son "Cantique de la patience" et les articles dans la Treizième (sous le nom de Mina Lobata) :

"Ces grains de jour pour le collier de l'âme..."

"Je te regardais avec toute la lumière et l'obscurité que je possède."

"La voix du rossignol, peu avant minuit, fait briller l'obscur."

"(La simplicité du bonheur ne saurait s'ébruiter.)"

Mina lobata

"Pouvoir fleurir deux fois, telle la monnaie-du-pape . Rose au printemps, à l'automne blancheur argentée."

"Un gros bourdon visite les roses trémières. Certaines fleurs dégringolent après son passage, dans un léger froissement de soie."

"Comme l'amour, le frisson de la musique dilate l'âme".